Qui n’a pas croisé en Inde de sâdhus, ces ermites qui errent sur les routes, qui n’ont ni maison, ni attaches sociales ou familiales. Ils font voeu de pauvreté, de célibat (l’énergie sexuelle peut être sublimée en pouvoir spirituel) et parfois même de silence. Ils finissent par se fixer dans un endroit consacré à leur divinité ou dans un lieu saint comme Bénarès ou Allalabad.
Ils pratiquent le yoga et toutes sortes de rituels bizarres (un peu magiques pour entrer en contact avec les dieux), méditent, bénissent, récitent des mantras, enseignent l’importance de la spiritualité et de l’illusion du monde matériel. Ils augmentent ainsi leurs pouvoirs spirituels et acquièrent la connaissance mystique.
Ils sont vêtus de robes blanches (shivaïtes) ou oranges (vishnuïtes), de colliers et possèdent une couverture, un bâton et un bol.
Les sâdhus portent un tilak sur le front. Le motif symbolise leur appartenance , soit shivaïte ( Le trident) , soit vishnuïte ( un U blanc et un point rouge).
Pour peindre leur visage et leur corps ils font souvent preuve de véritables dons artistiques.
Les sâdhus cherchent par ce maquillage à exprimer la beauté surnaturelle des divinités.
Ils portent souvent les cheveux très longs comme Shiva ou se rasent le crâne. Ils arborent une grande barbe et se frottent le corps avec des cendres qui symbolisent la mort et la renaissance.
Pour assurer leur subsistance, les sâdhus pratiquent la mendicité et vivent des dons. La nourriture, source de plaisir, doit être limitée au minimum vital.
Ils se vouent entièrement à leur quête spirituelle qui consiste à rechercher l’Illumination et à se détacher des réalités matérielles du monde.
Les sâdhus sont un peu comme les moines errants dans d’autres pays asiatiques.. Ils consacrent leur vie à la réalisation de leur libération qui s’obtient par la méditation et la contemplation.
Pour les hindous, le cheminement spirituel a toujours représenté le plus grand but dans la vie.
La pratique est ouverte aux femmes, mais je n’en ai pas croisées.
Ce choix peut aussi permettre d’ échapper à leur caste et à une vie de misère et de pauvreté.
Les croyants les considèrent de toute façon comme des hommes saints, respectables et bons.
Et certains sâdhus célèbres sont de véritables idoles et sont adorés comme des dieux sur terre.
Le seul fait de les toucher conduirait à l’absolution des péchés.
Pour recevoir une étincelle de leur énergie spirituelle il suffit de leur faire des dons qui sont considérés comme des offrandes aux dieux. En retour on obtient leur bénédiction. Ainsi, depuis la nuit des temps, la société indienne a soutenu ces saints hommes.
J’ai essayé les petits dons, mais la grâce divine se fait toujours attendre…I
ll faut bien admettre que certains se déguisent en sâdhus dans le but de faire l’aumône auprès des touristes en se prêtant à la pose-photo. En Inde il est souvent difficile de survivre, alors faux ou vrai sâdhu, peu importe dans le fond.
Ma maman est partie aujourd’hui, le jour de la fête des grands-mères. Et moi je revis une partie de mes promenades le long du Gange à Bénarès. Cet endroit sacré où les indiens rêvent de se faire incinérer.
Au Revoir Mamylou.