On pourrait aller faire un tour au Nevada sur la Route 74.
Pas au casinos, mais un arrêt un peu spécial dans une « Ghost Town » entre Beatty et Death Valley dans le désert de Mojave.
Deux de mes filles sont actuellement en Islande et m’envoient de merveilleuses photos de nature brute et minérale avec des cabanes perdues dans l’immensité…
Je repense à notre périple à Death Valley en Avril 2016. Et plus particulièrement à Rhyolite (Amargosa Valley)
On pouvait aller à Las Vegas en diligence…
Cette ville est née lors de la ruée vers l’or en 1904 puis brutalement abandonnée pour des raisons économiques en 1908. Et pourtant c’était une ville en béton, contrairement aux autres villes construites en bois ou composées de tentes.
Rhyolite disposait d’une école pour 250 enfants, d’un hôpital, d’une piscine (en plein désert!), d’une poste et du téléphone, d’hôtels, de l’eau courante, du train, de l’électricité, d’une prison, de banques, de saloons, 2 églises, des courts de tennis, une équipe de base-ball, des prostituées, un casino…
En 1906 le premier convoi quitte Beatty avec 42 tonnes d’or.
Mais la quantité d’or avait été largement surévaluée et les chercheurs sont vite rentrés bredouilles. Ils ont plié bagage pour vivre leur rêve ailleurs dans d’autres régions minières…
En 1908 elle comptait plus de 8000 habitants.
En 1911 Rhyolite est quasiment une ville déserte. L’éclairage public s’éteint, les magasins sont fermés et la mine d’or aussi.
En 1920, plus que 20 âmes…
A chacun son Eldorado… mais aujourd’hui il ne reste que quelques vestiges singuliers de cette ville mélancolique et fascinante à la fois.
Un arrêt à la « Bottle house de Tom Kelly » est naturelle pour des gens curieux comme nous.
Un coup d’oeil à travers la fenêtre
Cette maison en bouteilles fut construite en 1906 par un vieil Australien de 76 ans. Comme les matériaux étaient très chers en ce temps, Tom Kelly utilisa donc ce qui était disponible : du mortier et des bouteilles (pour la plupart de marque Adulphous Busch qui allait devenir plus tard Budweiser). Il récupéra 50.000 bouteilles en 6 mois dans les saloons. L’eau étant rare et chère, les bouteilles n’étaient même pas lavées. Il vendit la maison une fois celle-ci terminée.
En 1925, elle a eu une nouvelle toiture grâce à Paramount Pictures qui l’utilisait pour certains films. Le dernier habitant fut Tommy Thompson et sa famille, dont huit enfants, qui y vivaient jusqu’en 1969 et ont ajouté les maisons miniatures qui peuvent encore être vues dispersées sur le gazon aujourd’hui.
En 1926 meurt le dernier habitant de Rhyolite.
L’entrée du cimetière à l’extérieur du village.
Nous avons été intrigués par un wagon d’Union Pacific
Le caboose (ou cambuse en français) fournit à l’équipage du train un abri dans le dernier wagon.
Il est sommairement équipé pour y dormir et y manger. Il est toujours peint en rouge vif, tradition oblige, et souvent décoré d’affiches et de photos.
Ce wagon a autrefois été utilisé comme station-service à Rhyolite.
Inutile de vous dire qu’on ne peut s’empêcher d’y pénétrer, à pas de loup, en chuchotant, et en s’arrêtant à chaque pas lorsque le plancher grince…
A bientôt pour la suite de Rhyolite, typique de la frénésie et du déclin d’une ville, au temps de la ruée vers l’or.