Les portes des prisons birmanes se sont ouvertes.

Aujourd’hui, grand moment de bonheur en lisant l’article de Pierre Martial, qui ne relâche jamais son combat.

3 Mai 2007

LA CHRONIQUE DE PIERRE MARTIAL

Les portes des prisons birmanes se sont ouvertes toute la journée pour libérer plusieurs dizaines de prisonniers d’opinion, dont Zarganar, le “Coluche » birman

La joie est indescriptible pour les familles massées depuis des heures autour des différentes prisons birmanes lorsqu’elles voient enfin apparaitre les prisonniers libérés! Parmi eux, Zarganar, le célèbre et insoumis comique, Shin Gambira, le leader des moines birmans et de nombreux militants du Parti d’Aung San Suu Kyi

Tôt ce matin, les unes après les autres, les portes de toutes les prisons birmanes ont entr’ouvert leurs portes pour libérer plus de 6000 détenus dont plusieurs dizaines de prisonniers d’opinion dont Aung San Suu Kyi, les démocrates birmans et le monde occidental réclamaient depuis si longtemps la libération.

Zarganar, d’abord. Le plus célèbre. Connu dans tout le pays, et même au-delà, à la fois pour ses talents d’humoriste et son activisme en faveur de la justice et de la démocratie. Il avait été condamné à 65 ans de prison (ramenés à 35) pour avoir donné à manger à des moines qui manifestaient. Le voici, donc, tout sourire et toujours prêt à en découdre au cas où les efforts vers la démocratie du nouveau gouvernement n’iraient pas assez vite!

Shin Gambira, ensuite. Leader incontesté des moines birmans, qui avaient fait trembler le pouvoir, il y a quelques années, en manifestant, pour la première fois, dans les rues, drapés dans leurs robes safran. Il avait été condamné à 68 ans de prison. Il est libre aujourd’hui. Toujours aussi droit et digne.

Gen Sao Hso Ten, à son tour. Un des chefs de l’armée de l’état shan, ethnie en guerre contre le pouvoir central depuis des lustres. Condamné en 2005 à 106 ans de prison. Libre lui aussi.

Viennent encore, parmi d’autres, Su Su Nway, Win Mya Mya, Phyo Phyo Aung, Aung Kyaw Soe et, selon Aung San Suu Kyi, plusieurs dizaines de militantes et militants de son Parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie.

Encore un petit effort, Monsieur le Président Thein Sein!

Cette amnistie est indéniablement un moment fort et un nouveau geste d’ouverture du Président birman Thein Sein, après de nombreux autres ces dernières semaines.

Il n’en reste pas moins, pour le moment, comme inabouti.

En effet, de nombreux prisonniers d’opinion n’ont pas été libérés. Entre autres les étudiants de Génération 88, auxquels on comprendrait mal pourquoi ils seraient exclus de cette amnistie.

“Pour le moment, le Président Thein Sein s’est montré un peu pingre”, a commenté Zarganar, à son arrivée à Rangoun, en pensant à ceux avec qui il a été incarcéré pendant des années et qui, militants comme lui pour la démocratie, n’ont pourtant pas été amnistiés.

Pour autant, même si elle est , à juste titre, qualifiée ici et là d’insuffisante, cette amnistie n’en demeure pas moins un évènement exceptionnel et symbolique.

Car le Président birman vient d’entrouvrir une porte qu’il ne pourra désormais plus refermer!

La Démocratie a le vent en poupe en Birmanie et elle souffle de plus en plus fort!

Le peuple birman a suffisamment souffert. Il aspire maintenant à la paix, la justice et le renouveau économique.

Pierre MARTIAL – Ecrivain-journaliste
Président de France Aung San Suu Kyi

 

 

 

 

Une réflexion sur “Les portes des prisons birmanes se sont ouvertes.

  1. rosyandco dit :

    Et bien, je n’en savais rien de cette histoire, enfin je ne m’en souvient pas via les infos, il y a parfois de long chemin a parcourir pour avoir la liberté, mais c’est si dur parfois.

    J’espère qu’il y auras une suite prochainement, a moins qu’il y est eu d’autre libération?

Laisser un commentaire