« L’artiste est celui qui nous montre du doigt une parcelle du monde »
Le Clézio
Parlons en du chant mélodieux du merle!
Il parait qu’il siffle
Et qu’il babille harmonieusement!
Moi je n’entends que des cris menaçants tout au long de la journée.
Il semble sans cesse revendiquer « son » territoire qu’il s’est approprié sans rien demander à personne!
Il a fait son nid dans le lierre, mange les baies des troènes, se sert du sapin comme perchoir pour provoquer le chat en lui faisant peur avec ses hurlements hystériques.
Il me désespère ce merle avec sa pollution sonore! Et dire que pour rester zen, il faudrait écouter des petits chants d’oiseaux…
Je pense que mon merle est un caractériel violent, grossier et provocateur. Mais je suis faible et je n’ose le chasser.
Est-ce-que Pantone arrivera à l’exterminer?
C’est mon désir le plus fou… Mais faute de grives , on continuera à manger des merles!
« Créer pour vivre ou vivre pour créer: toute la différence entre l’artiste et l’artisan. »
Michel Polac
En Inde, je ne me suis pas attardée aux peintures de galeries d’art, mais aux créations du quotidien, de la rue, à celles que le hasard m’a montrées.
Et j’y ai décelé l’artiste en chaque artisan.
Ils ont su m’émerveiller par leur art naïf et leurs couleurs franches et pures, comme ils savent si bien le faire aussi en peignant leurs maisons, leurs voitures, ou en arborant leurs magnifiques saris.
Un kolam est un motif d’inspiration géométrique tracé devant le seuil des maisons. Il est censé porter chance et honorer les invités. Il est dessiné à main levée. L’index et le pouce laissent s’écouler la poudre.
Il est en règle générale symétrique et s’inspire de la nature.
Ce sont des motifs dessinés avec des poudres de couleurs, du calcaire broyé, des pétales de fleurs ou de la farine de riz.
C’est une coutume ancestrale pratiquée par les femmes et qui se transmet de mère en fille depuis des générations. Leur originalité dépend de l’imagination et de la créativité de celle qui dessine.
Et ce qui le rend unique et précieux, c’est sa nature éphémère.
Cet art reflète à merveille la culture indienne.
Il transmet un respect profond pour les êtres divins et la peur des pouvoirs au-delà du domaine de la compréhension humaine. Avec un rangoli, pas de démons dans la maison!
J’ai ramené des poudres de couleur, demain matin je dessine….
E.Renard
et je rajouterais volontiers d’une région ou d’un pays.
Au Kerala on ne peut être qu’entouré d’oeuvres d’art crées par l’homme, ou par la nature elle-même.
Il suffit juste de s’arrêter et de poser les yeux sur toutes ces merveilles qui nous entourent, si humbles soient-elles.